Nancy Verdier - Dreuz.info
Combien de temps avant que se produise l’étincelle qui déclenchera la conflagration générale, dans une région déjà en plein chaos.
Selon la journaliste Hana Levi Julian, dans The Jewish Press, les analystes militaires israéliens commencent à préparer les hauts responsables qui à leur tour commencent à préparer la nation à ce qui finira par devenir la 3ème guerre mondiale.
La
plupart des analystes estime toujours que la crise syrienne est un
conflit régional sectaire entre musulmans sunnites, chi’ites et
alaouites. Mais cet aspect des choses est depuis longtemps révolu.
Une
confrontation cataclysmique de civilisations a lieu en Syrie, ce à quoi
s’attendaient un certain nombre de pays depuis des décennies.
- La Turquie, profondément ancrée dans son glorieux passé de l’Empire Ottoman, verrait avec grande satisfaction son influence s’étendre pour former une ‘Union islamique Turque’ qui pourrait englober des nations musulmanes semblables dans la région et peut-être au-delà.
- Da’esh également appelé “Etat Islamique” (ISIS ou ISIL) étend rapidement son influence dans l’objectif d’un califat mondial. Il a débuté comme groupuscule dissident de l’organisation terroriste Al Qaeda et a ensuite opéré sa mutation en Etat Islamique en Irak puis en Syrie (“ISIS”) — mais dans les faits, il a rallié avec succès à sa cause 41 autres groupes terroristes régionaux dans le monde entier et pratiquement sur tous les continents.
- Ensuite, il y a bien entendu la République Islamique d’Iran, une nation musulmane chi’ite qui étend ses tentacules aussi rapidement dans le monde que Da’esh, mais de manière bien plus insidieuse et certainement plus dangereuse. S’il y a bien une nation au monde qui se comporte comme Amalek, ce monstre au cœur noir et glacial qui le premier s’est attaqué à la plus faible des nations, c’est l’Iran, le pire ennemi qu’Israël ait jamais eu et qui partout a discrètement étendu sa sphère d’influence et son contrôle impénétrable.
Riche,
patient, souriant et calculateur, l’Iran acquiert de nouveaux alliés
chaque année, même parmi ceux qui étaient autrefois les amis d’Israël.
Dans
leurs zones d’influence, les autorités iraniennes ne manquent pas de
manipuler les populations, d’attiser les braises, de remuer le brouet,
de le faire mijoter et d’entretenir la flamme de tous les conflits qui
consument le Moyen-Orient.
L’argent
est toujours bienvenu dans ce type d’opération et l’Iran dispose d’un
afflux massif d’argent liquide grâce à Barack Obama suivi des cinq pays
qui ont permis la levée des sanctions le mois dernier dans le cadre des
accords nucléaires.
C’est ainsi que
l’ambassadeur iranien au Liban, Mohammed Fath’ali a annoncé mercredi
dernier que l’Iran verserait $7000 aux familles arabes palestiniennes
pour chaque “martyr” mort en attaquant des israéliens à Jérusalem, et
$30.000 pour chaque famille dont la maison sera démolie par Israël après
que l’un de ses occupants ait assassiné des israéliens dans une attaque
terroriste.
Dans la foulée, l’Iran a
annoncé que l’argent qu’il compte offrir aux familles des “martyrs”
arabes sera distribué via ses propres organisations caritatives et non
par l’intermédiaire de l’Autorité Palestinienne (AP), car il sait qu’une
grosse partie est détournée par Mahmoud Abbas et sa clique.
Téhéran
doit encore révéler les détails de cette opération, notamment le nom de
l’organisation caritative et le mode de répartition.
Nabil Abu Rudeinah, porte-parole du dirigeant de l’AP Mahmoud Abbas a qualifié la mesure iranienne “d’intrusion flagrante dans les affaires intérieures palestiniennes et les affaires arabes.”
Rudeinah a déclaré “qu’il
aurait mieux valu que l’Iran envoie ses fonds aux Institutions
palestiniennes responsables des héros de Palestine et de leurs familles,
plutôt que d’avoir recours à des méthodes biaisées et illégales,” rapporte WAFA, l’agence de presse officielle de l’AP.
Pour
l’heure, un haut responsable du gouvernement iranien s’est contenté de
déclarer ce weekend que son pays ne faisait pas confiance au
gouvernement de Ramallah pour la redistribution, accentuant la fracture
entre la faction du Fatah qui dirige l’AP et l’organisation terroriste
du Hamas, courtier de l’Iran.
Le
Hamas, qui a déjà structuré au niveau régional ses quartiers généraux,
par l’implantation de cellules dormantes et de relais à travers les
régions contrôlées par l’AP en Judée-Samarie, en vue d’une opération de
force pour priver l’AP du contrôle de ces deux régions, achèvera ainsi
l’emprise totale de l’Iran sur l’OLP — l’organisation qui couvre l’AP et
assure la liaison avec les Nations Unies.
Le
Président du Parlement iranien Ali Larijani a souligné la semaine
dernière le soutien sans faille de Téhéran à la vague de terrorisme
contre Israël.
“La
République islamique soutient l’intifada palestinienne et tous les
groupes palestiniens dans leur combat contre le régime sioniste. Nous
devrions en faire la question centrale dans tous le monde musulman,” a dit Larijani lors d’un rassemblement avec un certain nombre de groupes de “résistance” à Téhéran, a rapporté FARS ce dimanche 28 février.
L’Axe du Mal
Il est clair que l’Iran ne se contentera pas seulement d’une emprise sur l’OLP.
Téhéran
a l’oeil braqué sur un objectif beaucoup plus vaste, qui se dessine à
présent plus nettement que jamais, et qui est la résurrection d’un
Empire Perse dans sa version moderne — ce que les analystes militaires
contemporains qualifient “d’Axe du Mal” — de la même manière que le
Daesch sunnite (ISIS) poursuit résolument sa marche vers la construction
d’un califat mondial.
Les forces
iraniennes, par leurs relais, sont déjà parvenues à s’impliquer dans les
affaires intérieures du Yémen, de Syrie, du Liban, d’Egypte, de
Jordanie, du Bahrein, d’Arabie Saoudite, d’Irak, d’Israël, de Cuba, du
Mexique, des Etats-Unis, d’Afghanistan, du Venezuela, du Brésil,
d’Argentine, du Qatar, de Turquie et beaucoup d’autres encore.
Larijani
a enfin proclamé officiellement que l’Iran ne fait pas de différence
entre les chi’ites et les sunnites étant donné qu’ils partagent beaucoup
de points communs, ajoutant que Téhéran “soutient la cause des palestiniens (bien qu’ils soient sunnites) depuis 37 ans.”
La
remarque est significative, du fait que le Corps de Garde de la
Révolution iranienne et la milice du Hezbollah chi’ite libanais – un
autre relais iranien – combattent les forces d’opposition sunnites aux
côtés du Président Bashar al-Assad. Les forces iraniennes – qui amorcent
actuellement leur retrait après avoir subi de lourdes pertes –
combattent les forces musulmanes sunnites de Da’esh (ISIS) qui s’est
emparée d’une portion significative de territoire en Syrie.
Mais
au sud d’Israël, bien qu’un pion de l’Iran, le Hamas, groupe terroriste
musulman sunnite, fournit du matériel et un support technique à Da’esh —
qui opère sous le nom de “groupe Sinaï Province” dans la péninsule du
Sinaï.
Nous voyons que finalement
l’Iran a la volonté de s’adapter et de soutenir le terrorisme là où il
se trouve, dès l’instant qu’il conjugue deux de ces trois critères :
- le groupe terroriste a pour but de déstabiliser la région,
- dans ce processus, il progresse vers l’annihilation d’Israël, et/ou
- il contribue à faire progresser et consolider la sphère d’influence iranienne pour atteindre le but ultime de renaissance d’un empire Perse dans sa version moderne.
Combien
de temps encore avant que l’Iran établisse la jonction entre tous ses
pions et tout simplement organise une réunion de concertation entre le
Chef Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei et le dirigeant de Da’esh, Abu
Bakr al-Baghdadi, tandis que le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah
et le leader du Hamas, Khaled Meshaal seront vraisemblablement invités à
prendre le dessert …?
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